Je n’aime pas les préfaces. J’ai toujours l’impression qu’elles gâchent le plaisir, ou qu’on ne devrait les lire qu’après. Aussi n’est-ce pas une préface à mon petit conte que j’écris ici. Plutôt une autopromo, pour une fois, en attendant vos retours sur le texte, seuls juges de lettres en la matière.
De mes cours de latin en prépa, parmi tout ce que j’ai oublié, surnage, rescapé, une réflexion sur le curieux adjectif gloriosus : glorieux. Il peut avoir deux sens suivant qui l’emploie. Si quelqu’un dit de lui-même qu’il est gloriosus, il ne l’est pas : il est simplement vaniteux. Ce sont les autres qui doivent vous couronner. Si je vous propose aujourd’hui, honnêtement, d’investir dans un conte à ma façon ce que vous pourriez investir dans une baguette de pain, un croissant et une pâtisserie, une tablette d’excellent chocolat ou dans d’autres produits culturels au sens large, c’est parce que ce curieux ficus a plusieurs fois, subi l’épreuve du feu.
Il fut relu par des amies et amis, amendé, pinaillé sur des détails, amélioré jusqu’à la manie. Maintenant, qu’il sorte ! Je ne peux pas faire mieux pour l’instant.
Sans gâcher la surprise - je déteste ça - tout au plus voudrais-je dire que le ficus est une exception dans mes manuscrits. En effet, si j'ai un don pour les ouvertures, il faut bien l'avouer : je commence tout et je ne finis presque rien. D'où, d’une part, les nécessaires respirations que m'apportent ce blog. Et, de l'autre, justement, l'exception ficus dans mon disque dur : un texte avec un milieu, un début et une fin, né d'un agacement envers soi et du désir de voir enfin le bout d'un chantier. (« Cette fois-ci, tu termines quelque chose, même court, mais tu le termines ! »)
Première surprise, même s'il a fallu cent fois sur le métier remettre son ouvrage, le polir sans cesse jusqu'à ce qu'il soit prêt, ce que j'avais en tête en écrivant, l'un des personnages du conte, qui n'était pas le ficus, n'est pas ce que les lecteurs ont retenu dans leur lecture : un « ficus bavard ». Le lecteur ayant toujours raison, j'ai changé le titre.
Deuxième surprise : ce que je croyais n'être qu'un tout autonome s'est révélé, pour ses premiers lecteurs, le pilote d'une série qui reste à écrire, et pour laquelle on me demande, avec plus ou moins de patience, une suite.
Pourquoi publier le pilote sur Leanpub ? Parce que plus j’y réfléchis, plus je trouve la formule épatante : au lieu de passer un temps fou en sous-marin, à mûrir un prototype dont peut-être personne ne voudra, ou plutôt pour lequel personne ne voudra payer une fois l’auteur ou l’inventeur au bout, exsangue, de son travail ; au lieu de cela, donc, publier un coquillage qui grandit sans cesse et se réoriente suivant les retours du public.
Car c’est pour toi, cher public, que j’ai écrit cette petite comédie, que j’espère généreuse et originale. Digne, dans tous les cas, de te faire passer un bon moment.
A très vite pour savoir ce que tu en penses !
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