
Livres (22)
Temps suspendu. Au bord de l'eau, il neige. C'était en 1985. C'est sûr qu'à Cargèse, village corso-grec à environ 50 km au nord d'Ajaccio, on ne voit pas ça souvent. Photographie : étymologiquement, écriture de la lumière. Est-ce son prénom, Lucie (de lux, lucis, en latin : la lumière), qui a secrètement déterminé la vocation de photographe de ma mère ? Toujours est-il qu'elle a tenu pendant près de trente-cinq ans, si ce n'est pas quarante, sa petite photo-librairie de village. Après avoir publié une plaquette touristique en quatre langues, et, avec votre serviteur, les deux petits Cargèse Autrefois..., elle rêve depuis des années du beau livre que le village mérite. Seulement, c'est compliqué...
Sidéré, telles de grandes oreilles sous les phares
Écrit par Philippe PerrierA trop écouter le monde, on finit par avoir les oreilles qui poussent. Comme un âne, ou plutôt comme un lapin. Sidéré. Tel un lapin sur les autoroutes de l'info, ce blog est resté de longues semaines, et maintenant quelques mois, sidéré. Sous peine de finir écrasé, il est temps d'essayer de redevenir phénix, de bondir et, on l'espère, s'envoler de nouveau.
Sainte Thérèse de Lisieux, dont c'est la fête aujourd'hui, disait, entre autres merveilles : "Aimer, c'est tout donner, et se donner soi-même." D'une précocité fulgurante, cette petite Carmélite, que le monde croyait bien ordinaire, est morte à 24 ans en 1897. Elle laisse derrière elle le souvenir d'une vie toute offerte à son Dieu, mais aussi des oeuvres complètes finalement assez brèves, surtout si on la compare à celles d'autres saints, mais si denses qu'elle a été proclamée Docteur de l'Eglise. "Docteur en science de l'amour." Avec des tirages de best-sellers à faire pâlir d'envie, années après années, bien des vedettes de rentrées littéraires et une audience qui dépasse largement les cercles catholiques, et déborde par exemple jusqu'au monde musulman, c'est pour moi, qui la chérirais même si elle était confidentielle, un guide spirituel au quotidien et comme une amie intime, à la fois si patiente et si exigeante. A l'image et à l'inverse de Baudelaire, qui avait ses Fleurs du Mal (dont la publication s'est plus que faite qu'attendre au XIXe siècle), j'ai commencé un recueil de poésies en hommage à sainte Thérèse. Des "Fleurs du Bien" en quelque sorte. Mais je suis hélas bien paresseux : je commence tout, c'est facile, et, Ortelin excepté, je ne finis pas grand chose. Décoller m'étant toujours plus évident que retomber sur mes pattes. Alors, puisque même Baudelaire, que j'ai longtemps beaucoup (trop ?) admiré, s'est autorisé à publier quelques "fleurs du mal" avant les cent premiers poèmes finalement condamnés par son siècle, voici quelques fleurs naïves pour fêter sainte Thérèse avec celles et ceux qui le souhaitent. Des fleurs du bien. Des fleurs données. Peut-être un jour en poussera-t-il d'autres.
TRESORS D'ARCHIVES - L’hypothèse Swedenborg
Écrit par Philippe PerrierSwedenborg et sa mystique contés par J.L. Borges... Ce fut, sans que je ne m'explique trop pourquoi, génie de Borges excepté, la "Plume" la plus lue de la première version de ce blog. Il me prend aujourd'hui la fantaisie de faire sortir cette petite lecture bien facile des oubliettes. Atteindra-t-elle des sommets en pages vues cette fois-ci aussi ?
(NOTE PERSONNELLE : pourquoi ai-je fait ce travail ? Parce que ça m’intéresse comme sujet à étudier et à partager ? Ne soyons pas naïfs ! il est évident que cela satisfait mon égo et l’image que je veux donner de moi. Il est certain que le fait que je sois incapable de ministère public à cause de ma santé et que j’ai énormément de temps libre dans mon bureau mais aussi que j’ai eu une formation universitaire philosophique, anthropologique, théologique facilite les choses. Alors je ne suis pas un génie, je ne suis pas un saint : je voudrais simplement ETRE UN FRERE ! Merci !)
Avec autant de contenus gratuits disponibles sur le net, d’une part ; l’argent ne poussant dans les placards de personne, de l’autre, je ne propose pas souvent quelque chose à la vente. Ortelin, ficus bavard, désormais en vente sur Leanpub, est un petit conte, un prototype, un pilote longuement mûri… et pour lequel beaucoup de mes proches me font l’honneur de demander une suite. J’espère qu’il vous plaira.
Simplicité, sourires, résilience, exploits ! Quatre points cardinaux dans l'autobiographie que Thierry Corbalan, alias Le Dauphin corse, propose aujourd'hui au public. Amputé des deux bras, ce nageur d'exception et conférencier sur le thème du dépassement de soi, n'a de cesse d'illuminer la vie des handicapés comme des valides. Ajacciens et voisins d'Ajaccio, faîtes passer le mot : il sera en dédicaces à l'espace Leclerc aujourd'hui entre 14h et 17h.
FEATHERLEAK ! Virginie Lloyd était fichée L !
Écrit par Philippe PerrierExclusif ! Des hackers de la C.I.A. (la Corsican Intelligence Agency, piombu) ont réussi pendant quelques instants à pénétrer les serveurs pourtant sauvagement bien gardés, sous protection informatiques ET magiques, de la B.R.F. (Brigade de Répression Féerique). Les pires craintes semblent se confirmer au vu de la fiche L qui venait tout juste de commencer à fuiter. On murmure qu'une enquête est en cours, d'un côté, pour trouver comment ces serveurs légendaires ont pu être hackés, et, de l'autre côté, pour remonter la piste de la délinquante littéraire dite « Virginie Lloyd » alias « G2L ». Dans le monde des super-héros, BHL n'intéressant sérieusement que les marchands de tartes (utiles dans un cirque !), nous enchaînons directement avec les éléments désormais publics de la fiche L concernée.
Climat : l'incendie et les grenouilles-caméléons
Écrit par Philippe PerrierIl était une fois, dans une mare lointaine, un peuple de grenouilles-caméléons. Cette race étrange et peu connue des zoologues disposait du pouvoir extraordinaire de changer de couleur au gré des mouvements de son âme. Tout alla relativement bien pendant un temps assez long : les grenouilles gobaient des mouches, chantaient, se reproduisaient... quand, petit à petit, un incendie éclata qui menaçait d'évaporer toute la mare. Laissez-moi vous conter cette histoire étrange depuis la Corse, où l'on sait encore parler aux grenouilles.
Le pardon en psychanalyse, en catholicisme, en terre de Vendetta
Écrit par Jean-Pierre Bonnafoux omi[Note de Philippe : Le pardon... Un sujet qui nous intéresse tous. Qui peut se vanter d'être si irréprochable qu'il n'en aura jamais besoin ? Mais aussi, qui peut se vanter que pardonner lui est facile ? Quelques Plumes accueille aujourd'hui avec une grande joie un beau texte du Père Jean-Pierre Bonnafoux, oblat de Marie Immaculée (omi), c'est-à-dire tout donné, tout offert à Marie, à qui j'ai déjà pu dire ici ma tendresse de croyant. Déclinant trois angles de réfléxion : la psychanalyse, le catholicisme, et le pardon en terre de Corse, plus souvent qu'à son tour ensanglantée par la Vendetta, le Père Bonnafoux, depuis la Corse, nous offre son regard précieux..]
Plus...
Laurine Roux revient : confinée, chasseresse, rabotée.
Écrit par Philippe PerrierC'est un fait : Laurine Roux a le chic pour prendre l'air du temps à contre-pied. Son premier roman, Une immense sensation de calme, était sorti en pleine excitation de tout un pays autour des Gilets Jaunes. La revoici avec Le Sanctuaire (Les éditions du Sonneur), fable anhélée et faussement bucolique sur la catastrophe, les oiseaux, un mystérieux virus et ce qu'il peut advenir d'une cellule familiale coupée du monde quand l'espace artificiellement clôturé ne peut enfermer ni la liberté de l'adolescence, qui pointe, ni celle, cruelle, du temps qui passe.
« Et la religion la plus con, c'est quand même l'islam.» Nous sommes en 2001, Michel Houellebecq, déjà porté par la critique, les ventes et les traductions, publie son roman Plateforme. Lors d'une interview pour le magazine Lire, il lâche, entre autres, ce jugement dont le moins qu'on puisse dire est qu'il n'était pas frappé du sceau de l'urbanité. Quasi immédiatement surviennent les attentats du 11 septembre qui donnent à ses propos une caisse de résonance énorme. La suite sera judiciaire. Un procès s'ouvrit, en 2002. Houellebecq était-il coupable d'"injure envers un groupe de personnes en raison de leur appartenance à l'islam" et de "complicité d'incitation à la haine raciale" ? Jeune journaliste à Lire, j'assistai au procès en prenant frénétiquement des notes, mais aussi en essayant de saisir ce qui ressemblait à une pièce de théâtre improvisée, d'une importance capitale : justice, religion, littérature, édition, presse, éloquence, pathétique, comique, inattendu, et j'en passe, le procès me semblait alors, et me semble encore, avoir été un nœud historique.
Voici donc un semblant de pressbook. Tenté naguère par des auto-da-fés un rien inquisiteurs de mes propres publications, notamment sur Facebook et Twitter, je suis bien plus serein aujourd'hui. Un crash de disque dur dû à la mauvaise qualité du réseau électrique ajaccien, à l'absence d'onduleur et de sauvegarde sur disque dur externe m'a fait perdre il y a quelques années une large partie de mon pressbook, sans qu'il soit désormais possible de le reconstituer totalement. Je pleure des vidéos perdues d'avant Youtube, au temps du bas débit, ainsi, par exemple, que des centaines de chroniques de sites pour Auteurs.net (qui semble avoir été repris), des interviews de maîtres de la BD (Pétillon et Yslaire, dont il me reste une copie privée, mais aussi Sfar, Blain, Dupuy & Berberian...) Des romanciers sont encore présents mais non crédités... et j'en oublie sûrement certains que ma mémoire défaillante empêche à mon détective privé du soir, Jack Palmer, de retrouver la trace. Ah, Pétillon... ma toute première interview, mort de tract, avec un auteur plus que charmant (ils le sont presque tous quand on se donne la peine de faire briller leurs yeux à force de travail). Avant que Palmer ne me menotte, je plaide coupable de l'ensemble, pour le meilleur et pour le pire, et vous en livre un catalogue. A vous de m'indiquer les sentiers de Gollum sur lesquels vous souhaiteriez que je revienne, des années après, ou les erreurs de jeunesse, qu'il ne tient qu'à vous de corriger avec une bienveillante sévérité. Au total, retrouver autant de traces après un crash total.... c'est quand même beau, Internet, non ?
Publier « maigre » : révolution efficace ou fausse bonne idée sacrilège ?
Écrit par Philippe PerrierC'est un fait : quelquesplumes.info ne bouge pas beaucoup. Et si je faisais ici, et en matière de philosophie éditoriale en général, le strict contraire de ce qu'il conviendrait de faire ? Hypothèses et explications, en attendant vos réactions ;-)