
Philippe Perrier
Ancien journaliste littéraire pour Auteurs.net, Lire, L'Express, La Revue des Deux Mondes et RCF Corsica, métis corso-greco-mayennais, écrivain momentané. Co-auteur de "Cargèse autrefois ..." et "Cargèse autrefois... II" (Lacour), ainsi que d'"Ortelin, ficus bavard" (Leanpub).
Président Co-fondateur de quelquesplumes.info
Écrire la lumière cargésienne
Temps suspendu. Au bord de l'eau, il neige. C'était en 1985. C'est sûr qu'à Cargèse, village corso-grec à environ 50 km au nord d'Ajaccio, on ne voit pas ça souvent. Photographie : étymologiquement, écriture de la lumière. Est-ce son prénom, Lucie (de lux, lucis, en latin : la lumière), qui a secrètement déterminé la vocation de photographe de ma mère ? Toujours est-il qu'elle a tenu pendant près de trente-cinq ans, si ce n'est pas quarante, sa petite photo-librairie de village. Après avoir publié une plaquette touristique en quatre langues, et, avec votre serviteur, les deux petits Cargèse Autrefois..., elle rêve depuis des années du beau livre que le village mérite. Seulement, c'est compliqué...
Sidéré, telles de grandes oreilles sous les phares
A trop écouter le monde, on finit par avoir les oreilles qui poussent. Comme un âne, ou plutôt comme un lapin. Sidéré. Tel un lapin sur les autoroutes de l'info, ce blog est resté de longues semaines, et maintenant quelques mois, sidéré. Sous peine de finir écrasé, il est temps d'essayer de redevenir phénix, de bondir et, on l'espère, s'envoler de nouveau.
2022, année du corps
Pace è salute, paix à santé à tous pour 2022. S'il fallait choisir un thème pour cette année, et les souhaits que l'on espère devenir réels, je choisirais l'année du corps.
La surréaliste Itras By, épisode un
Né en Norvège en 2008, Itras By est un jeu de rôle très réussi inspiré du surréalisme. Sa version francophone, sortie en 2018, nous vient de Suisse par les bons soins de 2d Sans Faces. Itras By, soit « la ville d'Itra », a pour cadre la ville portuaire imaginaire qui donne son nom au jeu, ville située dans une Europe de fiction durant des années 1910-1920 oniriques. Premier tour d'horizon et première lecture en attendant au moins une partie test en janvier.
Trésors d'archives – Les anciens tombeaux de Quelques Plumes
C'est un désir qui est sans doute né, du temps de mes années parisiennes, d'un reportage au carré des indigents à Thiais, là où une association essayait, par la littérature, de donner un peu de réconfort et de dignité aux endeuillés sans le sou. Et c'est sans doute l'une des plus anciennes et des plus belles vocations de la littérature : écrire pour les morts et les vivants qui sont restés. Même si j'ai dû affronter début octobre la révélation du rapport Ciase – Sauvé (dont j'en suis à peine au début de la lecture du résumé), qui ébranle jusqu'à ma foi, l'amour des défunts reste. En ce jour des défunts, au nom de cet amour, je republie aujourd'hui les anciens tombeaux des plumes. Sans date : l'éternité n'a pas d'horaires.
Chroniques de Handivoile, épisode deux : Le conte des palais qui n'avaient qu'une porte
On enchaîne les chroniques Handivoile avec un petit conte poétique et philosophique inspiré par ma deuxième sortie en voilier, pas plus tard qu'hier, le 15 octobre 2021.
Chroniques de Handivoile, épisode un : L'ours et le goéland
Le 11 juin dernier, j'effectuais mon baptême de voile, sur le Mare Inseme (la mer ensemble), à Ajaccio, grâce à la section Handivoile de la Societé Nautique Ajaccienne et grâce aussi à l'association Isatis, dont je vous ai parlé récemment. Un moment magique dont il ne manquait rien, sinon le fait de reproduire ici le texte que ce baptême m'avait inspiré en juin, et qui a déjà été publié sur la page Facebook du Mare Inseme.
La semaine de la santé mentale, sur les ondes de Frequenza Nostra
Ce matin, j'étais sur les ondes de Frequenza Nostra pour une émission de près d'une heure, avec trois pauses musicales. On parle santé mentale. Un sujet qui, beaucoup d'entre vous le savent, me touche de très près. Vidéos à portée de souris ;-) !
La fiancée du Lion
Sainte Thérèse de Lisieux, dont c'est la fête aujourd'hui, disait, entre autres merveilles : "Aimer, c'est tout donner, et se donner soi-même." D'une précocité fulgurante, cette petite Carmélite, que le monde croyait bien ordinaire, est morte à 24 ans en 1897. Elle laisse derrière elle le souvenir d'une vie toute offerte à son Dieu, mais aussi des oeuvres complètes finalement assez brèves, surtout si on la compare à celles d'autres saints, mais si denses qu'elle a été proclamée Docteur de l'Eglise. "Docteur en science de l'amour." Avec des tirages de best-sellers à faire pâlir d'envie, années après années, bien des vedettes de rentrées littéraires et une audience qui dépasse largement les cercles catholiques, et déborde par exemple jusqu'au monde musulman, c'est pour moi, qui la chérirais même si elle était confidentielle, un guide spirituel au quotidien et comme une amie intime, à la fois si patiente et si exigeante. A l'image et à l'inverse de Baudelaire, qui avait ses Fleurs du Mal (dont la publication s'est plus que faite qu'attendre au XIXe siècle), j'ai commencé un recueil de poésies en hommage à sainte Thérèse. Des "Fleurs du Bien" en quelque sorte. Mais je suis hélas bien paresseux : je commence tout, c'est facile, et, Ortelin excepté, je ne finis pas grand chose. Décoller m'étant toujours plus évident que retomber sur mes pattes. Alors, puisque même Baudelaire, que j'ai longtemps beaucoup (trop ?) admiré, s'est autorisé à publier quelques "fleurs du mal" avant les cent premiers poèmes finalement condamnés par son siècle, voici quelques fleurs naïves pour fêter sainte Thérèse avec celles et ceux qui le souhaitent. Des fleurs du bien. Des fleurs données. Peut-être un jour en poussera-t-il d'autres.
Le silence en héritage
Mon petit papa,
Aujourd'hui, tu entres dans ta quatre-vingt-deuxième année, car la mort, comme tu nous l'avais promis, ne nous a pas séparés de toi. Présent dans nos mémoires et présent près du Père, tu continues à nous offrir le plus beau cadeau que tu aies donné au monde : ton silence. Ce silence, chez toi, n'a pas attendu le tombeau. Au contraire, tu en avais fait, probablement depuis toujours, un art de vivre, de prier, de jouer, d'éduquer, de faire face à la douleur, à la maladie et à la mort. Jusqu'à faire de cette vibration sans mots ton plus bel héritage.